Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une vie d'ado
Archives
8 août 2007

Lorsque la vie bascule (Partie 2... enfin)

C'était il y a plus d'un an et demi que ça s'est déroulé, un peu plus d'un an que j'ai commencé à vous la conter, cette histoire qui s'est présenté comme le plus gros événement de ma vie... En voici la suite, avec un recul certainement plus fort que l'année dernière, mais peut-être pas si négatif après tout... Ce week-end là, mes parents devaient aller voir la coupe Davis de tennis se déroulant à Genève. Ma soeur devait sortir avec des amis, et j'allais être seul pour l'après-midi. Nous allions enfin pouvoir avoir un endroit tranquille et passer aux choses sérieuses... Tout était planifié, il ne restait plus qu'à savoir à quelle heure tout le monde aller rentrer. Ce fût une tâche plus difficile que prévue étant donné qu'ils n'avaient aucune idée. J'insistais pour obtenir un aproximatif de leur horaire et ça les a fait douter. Que se passait-il ? C'est cette question qu'ils se posaient sans aucun doute à ce moment précis. Mon père commença à m'interroger, mais je ne sais pas mentir... J'ai tenté un vague "C'est un ami, que vous ne connaissez pas, il est dans mon école, il est dans une autre classe mais au même niveau !". Mais mon père, voyant que je tremblait et que je suais en begayant et machant mes mots, insista... Je restai assis sans un mot et sans un geste sur mon lit, le regard dans le vide. Ma mère était à côté et lança un "Tu es tombé amoureux d'un garçon ?". A ce moment là, mon coeur battait tellement la chamade que je fût forcer de prononcer un petit mais très puissant : "Je suis bi." Mes parents commencèrent à me questionner "Comment ça ?" ; "Tu es sûr ?"... Je répondit simplement "...et il n'est pas dans mon école, et il a un an de plus que moi". Silence. Je reprends : "...et je l'ai rencontré sur internet.". C'est alors que mes parents, les larmes aux yeux commencèrent à s'affoler. Ils ne comprenaient plus rien. Ils ont renoncé à aller voir le match de tennis, je leur ai affirmé qu'ils fallait qu'ils y aillent jusqu'à ce que mon père ne m'interrompe pour me dire "Mais tu ne peux plus voir ce garçon. Je sais pas quoi faire moi, mais en tout cas tu ne peux pas. Ca ne correspond pas à ce que l'on t'a enseigné." Il essaya alors de se rattraper : "Et ce n'est pas parce que c'est un homme, ça aurait été une fille, j'aurais dit la même chose ! On vous a pourtant élevé en vous prévenant des dangers d'internet, les gens peuvent vous manipuler, vous faire entrer dans des sectes, vous retourner contre votre famille !" J'ai pu appeler mon amour une dernière fois. Il m'attendait à la gare lorsqu'il reçut mon appel. Il fondit en larmes au bout de la ligne, et moi de même. Je ne voulais pas le quitter, je l'aimais, c'était l'homme de ma vie, c'était ma raison de vivre, mon bonheur... Je dus lui parler sèchement et contrôler mes paroles puisque mon père écoutait tout. Il m'a forcé à lui parler comme à un chien, pour qu'il ne me contacte plus. J'avais le coeur déchiré... non seulement par le fait qu'on me sépare de quelqu'un à qui je tenais plus que tout, mais aussi parce que c'était mon père que j'aime tant qui m'y force, celui qui disait que tout ce qu'il voulait c'est mon bonheur. Une fois le téléphone raccorché, nous continuâmes à débattre. Je hurlais en pleurs "Mais moi je l'aime ! JE L'AIME !! TU M'ENTENDS ??!! JE L'AIIIIME !!!" Mais il restait de marbre, ne sachant plus quoi faire, l'air désespéré. Les choses se calmèrent, je dus accepter ce que l'on m'imposait et continuer ma vie d'avant, monotone et vide de sens. Mon père me fit supprimer toutes adresses mails, me fit changer de numéro de téléphone, et me fit jurer que je ne le contacterais plus (il savait que je ne pouvais plus lui mentir). Je demanda à aller voir un psy, ce qu'ils m'avaient également proposés, dans l'espoir qu'il me comprenne. Manque de bol, devant moi il était à l'écoute et ne me servait à rien, et devant mes parents il disait "je ne crois pas à la bisexualité". Mon père aussi trouva que c'était un idiot. Et que tout ce qu'il lui avait dit, il le savait déjà. Je me réconciliai avec mon père, puisqu'il reste malgré tout un homme bourré de qualité et qui compte beaucoup pour moi. Ce qui ne veut pas dire que je ne rechutais pas de temps en temps... Lorsque j'ai envoyé un e-mail à mon ami, afin de pouvoir tout lui expliquer en détail et sans le contrôle de mon père... qui l'apprit tout de même plus tard, mais me pardonna. Le jour de l'anniveraire de mon amour aussi était dur. J'avais fait un discours en pleurs à mon papa. Qui me compris, mais disait ne pas pouvoir faire ce que je lui demandais. Il disait que je comprendrai avec le recul mais que pour l'instant, je ne voyais sa décision qu'avec des yeux d'adolescents. J'acquiessa, car je ne voulais pas de dispute, j'était trop mélancolique pour ça. Ainsi je continuai à voir les jours défiler devant moi. Je racontai l'histoire à une amie, la première à être mise au courant de ma bisexualité. Je pensais tout le temps à lui, en espérant qu'il ne m'oublie pas, mais respecte ma décision qu'on ne se voit plus avant que je le contacte, le jour où je serai majeur et vacciné. Pourtant, un jour, un gars de mon école que je savais inscrit au site de rencontres m'appela par mon prénom (ce qui me fit drôle puisque je ne le connaissais pas du tout) et me dit que mon amour m'attendait à l'arrêt du bus, si je souhaitais le voir. J'étais alluciné ! Comment avait-il pu ?! Il m'avait promis de respecter ma décision et d'attendre !! J'allai quand même le voir, lui expliquant que j'étais supris, mais que je ne pouvais pas approuver ce qu'il me faisait. Je lui dis que s'il m'aimait vraiment qu'il fallait avant tout qu'il m'écoute et me respecte, ce pour quoi j'étais tombé amoureux. Il venait de me décevoir au plus haut point. Je m'enfuis alors en direction du bâtiment de l'école, en courant en pleurs, espérant qu'il ne me rattrape pas et que je ne croise personne. Je devais absolument rentrer chez moi, mais j'habitais à côté et je ne voulais pas qu'il le sache, je ne voulais pas qu'il puisse me retrouver. Je passai par le bois et courus à travers les orties qui piquaient mes jambes, fit attention de ne pas m'encoubler dans les racines des arbres et que personne ne me remarque. Une fois rentré chez moi, je le dis à ma mère en privé, essouflé, je lui dis que je ne veux plus jamais le voir, qu'il me fait peur. Qu'il me suit, qu'il me retrouvera et ne me lâchera jamais... J'étais paniqué. Mais je ne le revis plus......... jusqu'à mon anniversaire.
Publicité
Commentaires
Une vie d'ado
Publicité
Derniers commentaires
Publicité